Les crypto-monnaies et les pieds nickelés
Les pieds nickelés qui ont pris au sérieux mes projections sur l'évolution du marché des cryptos fin 2017 sont certainement bien plus fortunés aujourd'hui qu'hier.
Sans analyse graphique, ni la moindre compétence en matière de trading (juste la faculté de bien m'informer sur n'importe quel sujet quand je le souhaite, c'est mon métier), il m'a été possible de faire mouche dans mes projections sur l'évolution du marché des cryptos à trois ans dès la mi-décembre 2017. Vous en conviendrez certainement, après avoir lu jusqu'au bout cet article publié en pleine phase d'euphorie, que je republie ici.
La bulle des cryptos expliquée aux "pieds nickelés"
14 décembre 2017
Nous assistons aujourd'hui, sur le marché des crypto-monnaies, à la création ex-nihilo d'une nouvelle masse monétaire (plusieurs centaines de milliards de dollars à ce jour), en dehors du système monétaire et financier international.
Jusqu'à aujourd'hui, elle se traduit surtout par une extrême concentration de la valeur créée. Même s'ils peuvent se compter aujourd'hui par millions ou dizaines de millions, les initiés constituent encore une très petite minorité. Le phénomène ne laisse plus la finance internationale de marbre, qui lance ses premiers produits dérivés sur le bitcoin.
Si on observe l'engouement que suscitent désormais les crypto-monnaies auprès d'un plus large public, suite à la couverture médiatique dont elles commencent à faire l'objet, le phénomène de bulle semble inévitable. La demande promet d'exploser, et avec elle la valeur des cryptos. Jusqu'à quand ? Pour l'instant, les premiers produits dérivés sur le bitcoin ont tendance à se vendre plus chers que le bitcoin lui-même, ce qui veut dire que leurs acheteurs spéculent à la hausse. Lorsque la tendance sera nettement contraire, il sera trop tard pour s'inquiéter.
Je ne pense pas que nous ferons l'économie de l'éclatement d'une bulle. L'économie d'Internet est née elle aussi, il y a vingt ans, du gonflement suivi de l'éclatement d'une bulle. La bulle des "dotcoms" pesait presque 7000 milliards de dollars lorsqu'elle a éclaté. Le Nasdaq (les valeurs technologiques cotées en bourse aux Etats-Unis) a alors perdu près de 80 % de sa valeur en un an, et le CAC 40 français a dévissé de près de 70 % dans l'intervalle.
Vingt ans après, Internet est devenu à lui seul la cinquième puissance économique mondiale, et a contribué à hauteur de 4200 milliards de dollars au PIB mondial en 2016. L'éclatement d'une bulle n'est pas la fin de l'histoire. C'est le début d'une histoire plus sérieuse, une fois corrigés certains excès. D'autres bulles que celle des cryptos sont par ailleurs susceptibles d'éclater en amont, ce qui ferait peut-être gonfler un peu plus cette dernière. En cas d'effondrement du système monétaire international, ce qui nous pend au nez selon certains économistes, les crypto-monnaies pourraient en effet constituer une alternative.
Si l'on évite ce scénario catastrophe (l'anticiper commanderait d'ailleurs de se pourvoir en crypto-monnaie), je reste convaincu qu'il reste une fenêtre de tir de deux à trois ans pour réaliser un investissement hautement profitable dans ce secteur. Cela n'engage que moi. Ce blog a vocation à simuler ce qu'il en est dès à présent.
Le fait de considérer que nous avons à faire, avec la bulle des crypto-monnaies, à la "la plus grosse bulle financière" à laquelle ait jamais été confrontée l'Humanité, ne dissuade pas certains fonds spéculatifs de rentrer dans la danse à coup de centaines de millions de dollars, quitte à accélérer encore plus le gonflement de cette bulle. Ce n'est pas parce qu'il y a une bulle et qu'elle va éclater qu'ils ne feront pas de profit d'ici là, bien au contraire.
A court terme, il se peut qu'une correction de la flambée récente des cryptos, qui a vu le bitcoin chatouiller les 20 000 dollars, intervienne en début d'année 2018 et qu'elle perdure assez longtemps, à l'image de ce qui s'est produit après la bulle de novembre 2013. La Chine, à l'époque, soufflait déjà le chaud et le froid sur le bitcoin (ce que je raconte ici). Il aura fallu attendre trois ans avant que sa valeur ne reparte subitement à la hausse.
Ce scénario est susceptible de se reproduire. Il faudrait alors attendre 2020 avant d'assister à une nouvelle flambée des cryptos, après avoir vu la valeur des portefeuilles fondre des trois-quarts. Certains, cependant, voient le bitcoin atteindre 50 000 dollars courant 2018, et 100 000 dollars en 2019, du fait de l'afflux de fonds institutionnels.
La distribution de la masse monétaire créée par l'essor des crypto-monnaies est très asymétrique. Elle a surtout profité, jusque là, aux primo-adoptants, qui sont aujourd'hui devenus millionnaires pour la plupart. Il s'agit d'un cercle assez réduit, puisque 1000 "baleines", comme on les appelle, détiendraient 40 % de cette nouvelle masse monétaire.
Cette concentration des avoirs en crypto-monnaies soulève de nombreuses questions, notamment sur les conséquences que pourraient avoir sur leurs cours des prises de bénéfices par trop intempestives.
En attendant, vous pourriez très bien avoir acheté du Ripple (XRP), avec un ROI de 180 % sur six jours, et de 45 % en 24 heures. Pas besoin d'être un fonds d'investissement pour participer, ni de passer par l'intermédiaire d'un banquier. Demain, premier bilan hebdomadaire pour le portefeuille TDCT1.
Créé le 8 décembre 2017, alors que le cours du Bitcoin avait déjà atteint 14 K€, le TDCT Index, premier indice créé sur mon blog CryptoTradr à des fins d'observation du marché des crypto-monnaies, a reposé sur la simulation d'un investissement d'environ 10 K€ au fil des semaines qui ont suivi, dans un portefeuillle de 25 crypto-monnaies. Ses positions ayant été opportunément liquidées début janvier 2018, une dizaine de jours avant que ne survienne une première franche correction du marché, le cash out de tous les actifs a généré un chiffre d'affaires de 19,2 K€, soit un bénéfice net de 9,2 K€ en l'espace d'un mois. Le scénario de l'innocent aux mains pleines dans toute sa splendeur !
Les crypto-monnaies et les pieds nickelés
Ce gars est plus fort que mon conseiller financier à La Poste !